Qu’est-ce qu’une fuste ?
Tout d’abord, le mot fuste vient de fût (« fust » en vieux français) qui désigne un tronc d’arbre. Une fuste est donc un tronc d’arbre destiné à réaliser une cabane en rondins bruts. Lorsque le bois est usiné, il se nomme alors madrier.
Une fuste, c’est aussi le nom donné à toute construction réalisée avec des fustes… logique non ! Comme elle est belle, c’est donc féminin (sic).
Quel bois pour construire une fuste ?
Pour réaliser une fuste ou cabane en rondins, il faut employer un bois résistant, résineux qui possède une forme conique et qui permet donc un emboitement aisé.
Ce type de bois possède également des caractéristiques mécaniques exceptionnelles en position horizontale reconnues depuis bien longtemps : « chêne debout, sapin couché pour l’éternité » ou « chêne debout, sapin de travers porteraient l’univers ».
Certains utilisent du mélèze ou du douglas, des bois au cœur très résistant (également appelé duramen ou bois parfait ou dans les Vosges : bois noir, « nar beu ») mais dont l’aubier situé en périphérie (aussi nommé bois tendre ou localement bois blanc, « bianc beu ») est vulnérable aux intempéries.
Un des bois les plus favorables à ce type de construction est sans doute l’épicéa. Il possède une texture quasi homogène plus stable résistant bien au changements d’hygrométrie. Autrefois, dans la montagne vosgienne, les bardeaux en bois (nommés « essis » ou « essains », du vieux français « aix » qui signifie planchette) étaient d’ailleurs réalisés en chêne ou épicéa.
Mais le bois, quel qu’il soit, résiste peu dans le temps aux intempéries , c’est pourquoi il est nécessaire de le protéger avec de vastes avant-toits : c’est une des caractéristiques architecturales de la fuste.
Quels arbres choisir ?
Le type de bois retenu, il faut choisir les arbres en fonction de certains critères bien précis. Le bois choisi doit impérativement être originaire du secteur géographique de construction parce qu’il est habitué aux contraintes climatiques qui sont propres à chaque régions : on le nomme bois indigène ou autochtone.
Les arbres doivent également avoir au minimum une quarantaine d’années et être les plus rectilignes possible. Ainsi, les arbres les plus propices sont ceux qui ont poussé de façon « dominée » par d’autres à la croissance plus rapide. Ces derniers les ont obligé à pousser étroitement mais de façon élancée afin de pouvoir chercher la lumière en hauteur indispensable à leur survie.
La naissance du projet :
Il y a encore quelques années, nous ne pensions pas un instant réaliser un tel type de construction qui n’a rien de traditionnel dans nos Vosges…. Mais nous avions le bois !
A suivre…
